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  • Photo du rédacteurOxea Conseil

Assurance emprunteur : les premiers effets de la loi Lemoine sur les tarifs


La loi Lemoine est effective pour tout emprunteur depuis le 1er septembre 2022 avec pour objectif de rendre l’accès au marché de l’assurance emprunteur plus juste, plus simple et plus transparent. Elle venait ainsi tenter une nouvelle fois de venir perturber la situation quasi-monopolistique détenue par les bancassureurs, à hauteur de 87%. Venir perturber le marché, c’est provoquer la compétitivité renforcée autour des tarifs des contrats d’assurance de prêt. Produit tant convoité, tant il est rentable sur son ratio sinistre sur prime. Il reste également pour les bancassureurs la première source de revenu lors d’un prêt. C’est la raison pour laquelle, les bancassureurs pouvaient proposer des tarifs deux fois supérieurs à celui des acteurs alternatifs. C’est ainsi que la loi Lemoine venait disposer de la fin de la sélection médicale sous conditions, de l’extension du droit à l’oubli et de la résiliation à tout moment, ce qui cette fois, garantirait à coups sûr un rebattement des cartes.


Mais alors, après quelques mois d’existence quel est le premier bilan à tirer ?


La hausse des primes est plus forte chez les petits acteurs.


Avec la fin de la sélection médicale sous certaines conditions, le législateur est venu instaurer l’impossibilité de lier le tarif au niveau de risque retranscrit par le questionnaire de santé. C’est alors que les assureurs s’organisaient pour mutualiser le risque en étalant les tarifs sur l’ensemble de leurs offres d’assurance, avec pour résultat logique sur les emprunteurs : une hausse des primes.

Moneyvox, à travers une étude exclusive, assure que ces nouveaux contrats sans questionnaire médical ont vu leur tarif progresser entre 18% et 20%. Cette augmentation est plus marquée chez les acteurs alternatifs que les bancassureurs. Cependant, malgré une plus grande hausse des tarifs, les premiers restent bien moins chers que les seconds. Le produit de l’assurance emprunteur permettant des marges pouvant atteindre jusqu’à 70% dans certains cas, les bancassureurs ont donc un champ d’actions possibles gigantesque pour poursuivre la réduction des tarifs nécessaire à la rétention d’assurés.


Du changement d’assurance en veux-tu en voilà !


Au-delà de toutes les autres mesures, c’est bel et bien la possibilité de résilier à tout moment qui était la vedette du dispositif Lemoine. On observe alors depuis quelque mois un net regain dans les demandes de changement d’assurance. C’est notamment dû au fait que le consommateur sait désormais mieux qu’il peut réaliser de fortes économies en réalisant un nombre limité de démarches. Le groupe April, avance que les économies moyennes réalisées par le client sont de 15.000 euros.

La bataille des tarifs va donc (re)commencer. Dans le coin gauche, se trouve les champions : les acteurs bancaires. Avec des contrats plus onéreux, ils possèdent une forte marge de manœuvre permettant d’ajuster à la baisse les tarifs pour pouvoir conserver leurs assurés. Dans le coin droit, les acteurs alternatifs du marché, moins visibles lors de la souscription du prêt, permettant le plus souvent de faire de belles économies sur un produit dont la durée moyenne est de 19 ans.

Trois mois après sa naissance, la loi Lemoine semble donc parvenir à réaliser ce que ces prédécesseures n’avaient pas entièrement réussi : rebattre les cartes du marché.


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